Cette recherche porte sur les espaces de répétition utilisés par les musiciennes et musiciens à Montréal, qu’ils soient officiels (locaux reconnus, studios prévus à cet effet, etc.) ou non (locaux détournés, squats, lieux de culte, logement et espaces quotidiens).
Elle vise à connaître plus en détails les endroits, contextes et moments où les musiciennes et musiciens répètent, du garage au studio professionnel, en passant par le piano dans un coin de la cuisine familiale ou le tunnel du métro, par exemple.
Pour plusieurs acteurs des milieux musicaux ainsi que pour quelques recherches, les espaces de répétition sont des lieux centraux dans le développement des scènes, alors qu’ils servent non seulement d’espace de pratique collective, mais également de lieu de réseautage, de loisir et de socialisation. D’autres ont souligné l’apport de loyers abordables pour des locaux de répétition dans l’émergence de la scène musicale montréalaise sur la scène mondiale au tournant des années 2000. D’autres encore signalent qu’avoir des espaces disponibles et dédiés pour répéter affectent les temps de pratiques, les rendant souvent plus longs et réguliers.
Dans ce contexte, ce projet souhaite documenter les conditions « moins visibles » dans lesquels les musiciennes et musiciens oeuvrent à Montréal, proposant ainsi un regard à une part importante des pratiques musicales qui demeurent dans l’ombre ainsi qu’à la diversité des pratiques possibles et des acteurs s’y adonnant.
Afin d’avoir un portrait général des conditions dans lesquelles les musiciennes et musiciens répètent, un questionnaire en ligne a circulé de décembre 2021 à mars 2022. Il a principalement été diffusé dans quelques groupes Facebook rassemblant des musiciennes et musiciens, ainsi qu’auprès d’associations musicales et de programmes de formation en musique. En tout, 262 personnes ont amorcé le questionnaire, 90 l’ont complété.
Le questionnaire était structuré en quatre grands thèmes:
La mise en place d’une veille des espaces de répétition, en particulier des descriptions de ces espaces circulant en ligne. Plus précisément, cette documentation vise à comprendre comment les personnes qui cherchent à partager, louer ou trouver un espace de répétition les décrivent. Pour y arriver, un bot a été activé qui recueille une masse importante d’informations anonymisée tirée des principaux réseaux socionumériques.
Une série d’entretiens est prévue afin de mieux comprendre l’importance des espaces de répétition pour les musiciennes et musiciens, leur place dans leur quotidien ainsi que les enjeux qui les traversent. Ces entretiens permettront également de saisir de manière plus fine leurs caractéristiques, leurs utilisations, les pratiques qui s’y déroulent et les relations qui s’établissent dans ces espaces.
Au cours des prochains mois, des captations audiovidéos seront réalisées afin de documenter la multiplicité des expériences contrastées de ces espaces de répétition. Ces captations permettront de rendre visible des pratiques et des espaces qui demeurent généralement dans l’ombre.
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